Le SARS-CoV-2 est responsable de la pandémie COVID-19 qui a débuté en décembre 2019. L’infection par ce virus peut induire dans certains cas un syndrome de détresse respiratoire aiguë dû à une réponse inflammatoire incontrôlée. Les cellules MAIT, présentes dans les poumons, jouent un rôle important dans la détection et la lutte contre les infections bactériennes et virales. Afin de déterminer le phénotype des cellules MAIT dans la COVID-19, l’étude a été menée sur plus de 150 patients hospitalisés ou personnes non-infectées. Que font les cellules immunitaires MAIT alors que le corps lutte contre le SARS-CoV-2 ? Leur fréquence diminue drastiquement dans le sang des patients atteints de COVID-19 alors qu’elle augmente dans le poumon. Chez ces patients, les cellules MAIT sont très activées, et produisent de grandes quantités de cytokines pro-inflammatoires ainsi que des facteurs capables de tuer des cellules cibles. Plus les « patients COVID-19 » sont dans un état grave, plus ces altérations des cellules MAIT sont importantes. Déterminer l’étendue du dysfonctionnement des cellules MAIT sanguines permet de prédire la survie des patients. Les auteurs de cette publication ont montré que dans le sang des « patients COVID-19 », plus la maladie est sévère, plus il y a de monocytes inflammatoires. Les monocytes des patients hospitalisés en maladies infectieuses produisent plus d’IFNα, une cytokine réduisant la charge virale, alors que ceux des patients en réanimation produisent plus d’IL-15 et d’IL-18, des cytokines qui favorisent la réaction inflammatoire incontrôlée et l’activation des cellules MAIT. Par des expériences de cultures de cellules immunitaires, les scientifiques ont démontré que l’infection par le SARS-CoV-2 de macrophages, les principales cellules immunitaires du poumon, induit l’activation et les fonctions tueuses des cellules MAIT, qui peuvent ainsi éliminer ces cellules infectées mais également induire des lésions tissulaires. L’ensemble de cette étude a mis en évidence un rôle délétère des cellules MAIT dans les cas graves de COVID-19. Ces résultats permettent ainsi d’utiliser ces cellules comme marqueurs de sévérité de l’infection et de pronostic précoce pour les patients hospitalisés atteints de cette maladie. Bloquer l’action tueuse de ces cellules pourrait représenter une nouvelle approche thérapeutique.